Les États-Unis interdisent l’entrée des ressortissants haïtiens pour des raisons de sécurité nationale

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Le mercredi 4 juin 2025, à quelques mois seulement de son retour à la Maison-Blanche, le président Donald J. Trump a signé une proclamation présidentielle interdisant formellement l’entrée sur le sol américain des ressortissants de douze pays jugés à « très haut risque » pour la sécurité nationale. Parmi eux figure Haïti, une inclusion qui provoque une onde de choc au sein de la diaspora et relance les inquiétudes autour de l’image internationale du pays.

Selon les précisions fournies par la Maison-Blanche, la mesure entre en vigueur dès le 9 juin à 00h01. Elle est présentée comme une réponse directe aux lacunes observées dans les procédures de filtrage et de coopération en matière de sécurité. Le président Trump, dans une déclaration vidéo publiée sur la plateforme X, a affirmé que cette décision visait à empêcher « l’entrée de personnes susceptibles de nuire au peuple américain » et a laissé entendre que d’autres pays pourraient être ajoutés à la liste « au fur et à mesure que de nouvelles menaces émergeront ».

Dans le cas d’Haïti, le gouvernement américain invoque plusieurs motifs : un taux de dépassement de visa jugé excessif (plus de 31 % pour les visas touristiques et 25 % pour les visas étudiants), l’absence d’autorité centrale fiable capable de délivrer des documents d’identité crédibles, et un manque de coopération dans le partage d’informations sécuritaires. À cela s’ajoute, selon Washington, l’arrivée massive de migrants haïtiens ces dernières années, perçue comme un facteur de déstabilisation pour certaines communautés américaines.

La proclamation prévoit toutefois des exceptions : les résidents permanents légaux, les détenteurs de visas valides et certaines catégories de visas ne sont pas concernés. Mais dans les faits, cette mesure crée un climat d’incertitude, notamment pour les étudiants, les familles en attente de regroupement, les professionnels, et les citoyens haïtiens engagés dans des procédures migratoires régulières.

Ce n’est pas la première fois qu’Haïti se retrouve indirectement ou directement visée par des restrictions migratoires sous une administration Trump. Mais cette fois-ci, l’interdiction est explicite, assumée et présentée comme une action stratégique dans le cadre d’un vaste plan de “restauration du travel ban” initialement mis en place durant son premier mandat. Cette décision arrive dans un contexte international tendu, quelques jours seulement après une attaque antisémite survenue à Boulder (Colorado), utilisée par l’exécutif comme justification politique d’un durcissement immédiat des contrôles.

Pour Haïti, cette inclusion dans la liste noire des États jugés déficients pose plusieurs questions majeures : jusqu’à quand cette interdiction durera-t-elle ? Quelles répercussions à moyen terme sur les relations bilatérales ? Et surtout, quelles seront les conséquences humaines pour les milliers d’Haïtiens en mobilité légale, les candidats à la formation internationale, et les familles déjà éclatées entre Port-au-Prince et Miami ?

Alors que les États-Unis insistent sur leur devoir de protection et leur droit souverain de filtrer les entrées sur leur territoire, la communauté haïtienne s’interroge sur les critères réels qui ont mené à cette décision. Entre insécurité endémique, effondrement administratif et déracinement massif, le pays semble une fois de plus payer les conséquences d’une faillite étatique à l’échelle globale.

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