Musk fustige Trump et prédit l’effondrement des États-Unis
La fracture est désormais consommée entre Donald Trump et son ex-allié technologique Elon Musk. Dans une série de messages virulents publiés sur X (anciennement Twitter) dans la nuit du 3 au 4 juin 2025, le patron de Tesla et SpaceX a publiquement dénoncé les dépenses massives engagées par l’administration Trump, qualifiant le projet de loi « One Big Beautiful Bill » d’« abomination répugnante » et avertissant qu’un tel niveau d’endettement pourrait conduire les États-Unis à une véritable « esclavage de la dette ».
À 2 heures du matin, Musk écrivait : « Ce niveau insensé de dépenses plongera l’Amérique dans l’esclavage de la dette ! » Une déclaration qui n’a pas tardé à enflammer la plateforme, où ses 220 millions d’abonnés pèsent lourd dans l’opinion publique. Celui qui fut autrefois un proche du président, nommé à la tête du DOGE (Department of Government Efficiency), s’oppose désormais frontalement à sa politique budgétaire. Il s’inscrit dans une fronde grandissante au sein même du camp MAGA, où des élus comme la très fidèle Marjorie Taylor Greene commencent à se désolidariser du projet.
Greene a admis avoir voté le texte sans en lire une section controversée interdisant aux États de légiférer sur l’intelligence artificielle pendant dix ans. « Je suis fermement opposée à cela. Si j’avais su, j’aurais voté non », a-t-elle déclaré mardi. Une volte-face qui reflète la confusion et la précipitation dans laquelle le texte a été adopté à la Chambre, avant d’être bloqué au Sénat.
Musk, de son côté, multiplie les avertissements : « Si les déficits massifs continuent, il ne restera de l’argent que pour les intérêts de la dette. Plus de sécurité sociale, plus de médecine, plus de défense… rien. » Il rejoint ainsi la position du sénateur Rand Paul, farouche opposant aux dépenses publiques incontrôlées, dont il a relayé plusieurs messages appelant à un sursaut de responsabilité fiscale.
Ce divorce spectaculaire entre Musk et Trump ne se limite pas à une querelle idéologique : il symbolise la fin d’une alliance stratégique entre l’univers des technologies et le pouvoir exécutif. En quittant officiellement son poste au DOGE le mois dernier, Musk avait déjà posé les jalons d’un éloignement. Aujourd’hui, il entérine la rupture et entre de plein fouet dans l’arène politique, prêt à peser de tout son poids dans les débats qui façonneront l’Amérique de demain.
Le projet de loi en question, toujours en suspens au Sénat, risque de provoquer une onde de choc durable. Car si la dette fédérale continue de croître au rythme actuel, les États-Unis pourraient bien se retrouver piégés dans un engrenage irréversible, avec une économie paralysée par le seul poids des intérêts.
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