Séquence sismique à Pétion‑Ville : deux secousses en quelques heures

Dans la nuit du 4 au 5 août 2025, la zone de Pétion‑Ville a été secouée à deux reprises par des séismes d’intensité identique. Le premier, survenu à 23h02, a été suivi d’un second à 3h24 du matin, soit un peu plus de quatre heures plus tard. Tous deux ont été enregistrés à environ 13 kilomètres de Pétion‑Ville avec une magnitude de 4,1. Cette répétition, dans une zone précise et à très faible profondeur, soulève des interrogations fondamentales sur la nature réelle de ces secousses : s’agit-il de deux séismes indépendants, de répliques ou d’un phénomène plus complexe lié à une séquence tectonique active ?

Dans un contexte géologique déjà connu pour sa vulnérabilité, ce type d’épisode ne saurait être banalisé. La proximité temporelle et spatiale des deux événements, combinée à une magnitude parfaitement identique, pourrait signaler une instabilité croissante sur une faille tectonique active. De tels scénarios, bien documentés dans d’autres régions du monde, appellent à une analyse sérieuse. Aux États-Unis, les services géologiques estiment qu’il existe un risque non négligeable, quoique faible, qu’un séisme modéré précède un événement beaucoup plus grave. Dès lors, ne rien dire, ne rien faire, ou laisser planer l’incertitude serait une faute.

En tant que citoyens engagés, sans prétendre être sismologues ou spécialistes, nous croyons qu’un minimum de responsabilité exige que les autorités haïtiennes compétentes — en premier lieu le Bureau des Mines et de l’Énergie (BME) — s’expriment publiquement sur ce phénomène. Une note technique, rédigée avec pédagogie et rigueur, accessible à la population, s’impose d’urgence. Les gens ont besoin de comprendre ce qui se passe sous leurs pieds. S’ils doivent rester vigilants, ils doivent aussi savoir comment se préparer. Des instructions claires sur la sécurité des structures, les gestes à adopter en cas de nouvelles secousses, et les plans de secours à envisager, doivent accompagner toute prise de parole officielle. Il en va de la confiance publique, mais aussi de la sécurité collective.
Nous appelons les autorités à ne pas rester silencieuses devant ce signal potentiel. La communication scientifique n’est pas un luxe, mais un devoir dans une société exposée à de tels risques. Nous ne cherchons ni panique ni sensationnalisme : seulement des réponses, et si besoin est, des mesures préventives. Il vaut mieux prévenir que subir l’irréparable.
TekTek reste mobilisé pour informer avec rigueur et responsabilité. Ce double séisme ne peut pas être traité comme un simple fait divers. Il est peut-être un avertissement. Encore faut-il l’entendre à temps











