Mehdi Bassit, alias « Mehdi Saucisson », s’éteint à 32 ans : l’humour brisé par le cyberharcèlement

Il faisait rire des millions, mais pleurait en silence. Mehdi Bassit, connu du grand public sous le nom de Mehdi Saucisson, est décédé dans la nuit du 18 au 19 juillet 2025 à l’âge de 32 ans. Le TikTokeur, suivi par plus de deux millions de personnes, s’était imposé comme une figure populaire de la plateforme grâce à ses vidéos empreintes de tendresse, d’autodérision et d’authenticité. Sa fameuse « planche à charcuterie », clin d’œil à ses origines modestes et à son humour sans filtre, était devenue sa marque de fabrique.

Derrière l’écran, pourtant, un autre visage se dessinait : celui d’un homme meurtri, isolé, submergé par un cyberharcèlement incessant. Dans sa dernière publication sur Instagram, il écrivait : « Un sourire qui cache beaucoup de choses ». Un message prémonitoire, devenu aujourd’hui le cri étouffé d’un mal-être trop longtemps ignoré.

L’annonce de sa disparition a été confirmée par plusieurs membres de sa famille. Une de ses sœurs a partagé sur Facebook un dessin représentant Mehdi aux côtés de leur père disparu, accompagné d’un simple : « Prenez soin l’un de l’autre… Je vous aime ». Deux autres sœurs ont publié des photos sans mots, mais où l’émotion déborde, tandis que leur mère laissait ce message poignant : « Tu me manques mon fils ».

L’émotion est également vive chez ses amis créateurs de contenu. Juliette, surnommée @djouliette, lui a rendu un hommage bouleversant dans une vidéo vue plus de sept millions de fois. En larmes, elle dénonce la cruauté d’un système où l’algorithme valorise les clashs mais abandonne ceux qu’il propulse. « Trop de haine, trop de harcèlement, trop de calomnies, trop d’injustice », dit-elle, avant de conclure : « Il a choisi de monter là-haut ».

À travers Mehdi, c’est toute une génération de créateurs numériques qui s’interroge aujourd’hui : jusqu’où faut-il encaisser pour exister en ligne ? Quelle place laisse-t-on à la bienveillance dans cet univers de brutalité algorithmique ? Et surtout, combien d’autres sourires devront se briser avant qu’on commence vraiment à écouter ?

Sa mort résonne comme un signal d’alarme. Derrière les vidéos virales, les filtres et les punchlines, il y a des êtres humains. Des pères. Des frères. Des amis. Mehdi en était un, profondément. Et il nous manquera.

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