Transferts d’argent et paiements mobiles : la BRH rappelle les règles du jeu
Depuis quelque temps, on voit surgir un peu partout sur les réseaux sociaux des publicités invitant à envoyer de l’argent ou à effectuer des paiements via des applications ou plateformes qui semblent innovantes. Ces services, souvent rapides et séduisants, attirent des milliers de personnes en quête de solutions pratiques. Mais attention : la Banque de la République d’Haïti (BRH) a jugé nécessaire de publier un avis public clair le 29 juillet 2025 pour mettre en garde la population.
Son message est simple, mais fondamental : toute entité qui propose des services de transfert d’argent ou de paiement électronique doit être officiellement autorisée. Si elle ne figure pas sur la liste des institutions agréées publiée par la BRH, elle est dans l’illégalité. Et cela signifie que les utilisateurs eux-mêmes prennent un risque réel en lui faisant confiance : perte de fonds, fraude, aucune protection en cas de litige. Dans un pays où chaque gourde compte, c’est un luxe qu’on ne peut pas se permettre.
La BRH précise que seules les banques, les maisons de transfert agréées et les FSP (Fournisseurs de Services de Paiement électronique) ont le droit de proposer ces services. Une plateforme qui n’apparaît pas sur la liste officielle n’a pas reçu le feu vert de l’État pour manipuler votre argent. Toute opération effectuée avec elle se fait donc en dehors du cadre légal, et cela peut entraîner des sanctions – pour elle, mais aussi des conséquences graves pour vous.
Ce rappel n’est pas un obstacle à l’innovation. Au contraire. Il vient souligner un point essentiel : innover, c’est bien — mais innover dans les règles, c’est encore mieux. Il ne s’agit pas d’étouffer les idées nouvelles, mais de les accompagner pour qu’elles soient solides, crédibles, durables. Vini ak inisyativ se byen, men fòk nou fè yo legalman. Sinon, même la meilleure idée peut finir par nuire à ceux qu’elle voulait aider.
Aujourd’hui plus que jamais, Haïti a besoin de solutions numériques locales, solides et sécurisées. Mais cette transformation doit se faire dans le respect des normes, avec transparence et responsabilité. Les entrepreneurs tech, les développeurs, les start-up doivent s’informer, se faire accompagner, s’enregistrer. C’est à ce prix que la confiance du public se construit. Et cette confiance est la clé du succès de toute innovation financière.
TekTek salue la prise de parole de la BRH. Elle vient à point nommé dans un moment où l’enthousiasme pour la technologie peut parfois faire oublier la rigueur nécessaire. Construire un avenir numérique pour Haïti, ce n’est pas seulement créer des applications : c’est aussi respecter les cadres, protéger les gens, et bâtir un écosystème sain.
Source : Banque de la République d’Haïti, Avis du 29 juillet 2025
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